"Le maquillage m'a ouvert un nouveau monde.Il est devenu un moyen d'exprimer et de montrer une partie de ma personnalité."

Pouvez-vous vous présenter de manière concise?

"Je m’appelle Naomi Waki, j’ai 31 ans et je travaille comme maquilleuse et artiste visuel·le. Sur les réseaux (médias sociaux), je suis connue sous le nom de ‘Namglam’. Cela fait dix ans que je suis active dans ce domaine, et je partage principalement mon travail à travers les médias sociaux. Je travaille également comme maquilleuse pour des séances photos, de productions vidéo et des concerts, mais je me concentre surtout sur la création du contenu en ligne. En plus de cela, je travaille sur différents projets : j’ai travaillé dans le domaine du design, coaché des maquilleurs·ses et maquilleuses jeunes, et bientôt mon travail sera exposé dans les stations de métro. Je suis toujours ouverte aux nouvelles opportunités qui se présentent à moi. "

Comment es-tu entrée dans le monde du maquillage et comment es-tu devenu·e si influent·e sur Instagram?

" Il y a dix ans, j’ai commencé le maquillage. À l’origine, je voulais devenir créateur·trice de mode et j’ai commencé à étudier à l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers, mais je me suis réalisée que ce n’était pas la voie qui me convenait. Je me suis ensuite tournée vers ma deuxième passion : Beauty. C’était une période difficile car je ne savais pas trop quoi faire de ma vie. C’est comme ça que j’ai commencé à partager mes ‘make-up looks’ en ligne, ce qui m’a aidée à sortir de cette période sombre. J’ai également participé aux NYX Face Awards, où j’ai atteint la finale. Pendant le concours, il fallait créer et réaliser un look créatif sur un thème spécifique. C’était la première fois que j’abordais le maquillage de cette manière. Aujourd’hui, je travaille davantage dans le domaine éditorial"

"Quand j’ai commencé, Instagram était fortement axé sur le maquillage ‘Glamour’ avec des cils volumineux et des sourcils bien fournis. Je réalisais aussi ce genre de looks, mais je les combinais avec un maquillage plus artistique, ce qui m’a permis de me distinguer et de faire connaître mon nom. Au début, je créais surtout des looks de maquillage « mignons », mais au fil du temps, je suis devenu·e de plus en plus créatif·ve et artistique. Surtout autour d’Halloween, je postais des vidéos chaque jour, et l’une de ces vidéos – où mon visage était moitié noir, moitié blanc – est devenue virale et a atteint 2 millions de vues. À partir de ce moment, ma communauté a vraiment commencé à se développer. C'était une expérience incroyable de construire un réseau de cette manière. À Bruxelles, je ne connais pas beaucoup d’autres maquilleuses et maquilleurs, mais en ligne, j’ai trouvé une grande communauté. Je reçois souvent des messages de personnes qui disent que je les inspire, et cela signifie énormément pour moi."

Y a-t-il un style de maquillage ou un·e artiste qui t'inspire particulièrement?

"Mon style de maquillage dépend fort de mon humeur. Mais si je dois citer une personne, Pat McGrath est sans aucun doute ma plus grande source d’inspiration. Son travail est révolutionnaire dans le monde du maquillage éditorial. Par exemple, elle a fait le maquillage pour le défilé de Margiela Couture en 2024, ce qui a élevé tout la collection à un autre niveau. Les vêtements étaient déjà impressionnants, mais le maquillage les a complétés."

Quelle est ta relation avec le travail de Laetitia Bica? Qu'est-ce qui t'a a motivé à collaborer pour ce photoshoot?

"Nous nous sommes rencontré·e·s lors d’une fête d’anniversaire. J’avais fait le maquillage de la personne qui fêtait son anniversaire et j’avais également été invité·e. Laetitia était la aussi et nous avons commencé à parler. Peu de temps après, elle m’a demandé si je voulais collaborer avec elle. Plus tard, j’ai commencé à regarder son travail, et j’étais immédiatement convaincu·e de travailler avec elle. La façon dont elle utilise les couleurs, ses collaborations avec des artistes que j’admire et l’aspect inclusif de son travail m’ont vraiment impressionné·e. Son travail reflète une forte expression de soi, et j’aime beaucoup cela."

Quel createur·trice portez-vous pendant le shoot? Est-ce que votre tenue a inspiré votre look de maquillage?

"Pendant le shoot je portais une tenue de Sander Bos et un chapeau de Kays. Laetitia m’avait montré les vêtements à l’avance ce qui m’a permis d’apporter des fleurs que je voulais utiliser pour mon maquillage de cette tenue. Le décor du shoot a aussi joué un rôle. Tous ces éléments m’ont inspiré·e sur le moment même. Je n’avais rien prévu à l’avance, je savais juste que je voulais créer quelque chose de coloré et inspiré par les insectes. J’adore travailler de manière spontanée."

L'exposition s'appelle 'Come As You Are'. Qu'est-ce que ce titre signifie pour toi? Est-ce que ça correspond à ton travail en tant que maquilleuse?

"Pour moi, le titre signifie : Soyez comme vous êtes, avec votre énergie, vos idées et spontanéité. Ça correspond parfaitement à mon travail, car avec le maquillage, j’essaie de m’exprimer et de montrer une partie de ma personnalité."

"Ce shooting a été une expérience spéciale pour moi, vu que c’était vraiment une collaboration : Laetitia s’occupait de la photographie, moi du maquillage, et il y avait une belle interaction où on se faisait totalement confiance dans nos visions artistiques."

Avez-vous encore de chouettes projets sur le planning?

"Oui, à partir du 8 mars, mon travail sera exposé à la station de métro Porte de Namur. Pour ce projet, j'ai collaboré avec le photographe Simon Loiseaux, qui est aussi l'assistant de Laetitia Bica. L'exposition s'appelle Chromium City et montre des portraits de gens de la ville que j'ai maquillés. Les modèles sont en bleu, vert ou rouge ; je voulais vraiment transformer les photos de façon fictive et artistique avec mon maquillage. En tout, dix images seront exposées, et elles resteront là pendant deux ans. Un projet incroyable dont je suis vraiment fière."